domingo, 8 de marzo de 2009

11 de marzo.







"Deux victimes, un coupable"
Interprété par Sinik


J'habite dans un duplex à Manhattan au coin de la 63éme
Jeune cadre diplômé, mes bureaux sont dans un gratte-ciel
Ce matin de très bonne humeur je me sens,
Nous sommes au mois de Septembre, le 11 il me semble
En quittant la maison je laisse ma vie derrière moi,
Sans même le savoir j'embrasse ma fille pour la dernière fois,
Comme toujours je dis bonjour à la femme de ménage
En ouvrant mes bureaux du 152ème étage
Je suis le boss celui qui parle au bout de la table, j'en suis tout fière,
Bref il est 8 heures et bientôt des poussières…
J'ai entendu un bruit impossible à décrire,
En une seconde, une secousse, des cris, des appels aux secours,
De la fumée dans les yeux et dans le bide,
Triste choix: brûler dans le feu ou se jeter dans le vide
Asphyxié j'ai posé mes yeux dans le ciel,
Puis j'ai opté pour un vol plané du 152ème

[Journalistes]

L'apocalypse en dimension réelle.
Il y aura l'avant et l'après 11 Septembre 2001,
Pas de différences entre les terroristes et ceux qui les protégent
En ce moment, on entend justement au dessus de Kaboul les bombardiers B52 américains
Ce sont surtout les enfants qui ont besoins de soins
Les habitations ont été détruites
Et les habitants survivent dans ces amas de ruines

Je viens du pays des cagoules, là où les obus éclaboussent
J'habite Kaboul et j'ai douze ans, appelez moi Mousse
Les familles sont parties les soldats sont par terre
Le centre ville est en ruine, même l'école s'est faite bombarder
J'ai demandé à Dieu de m'épauler, ce que vous voyez à la télé
Moi je l'ai vu en ouvrant mes volets
Comme tous les jours, j'irai déblayer les ruines,
Comme chaque soir, les échanges de tirs vont éclairer mes nuits
J'ai six frères et sœurs, j'ai peur que la mort nous sépare
C'est difficile, alors je prie pour que les missiles nous épargnent
Je rêve de l'université, d'un job à mi-temps,
Ici les gosses précoces deviennent adultes à huit ans,
Victimes d'une guerre dont j'ignore les causes,
Des fois je fais du vélo, mais je slalome entre les corps
Mon père pense que le pays a tout à perdre
Espérant comme chacun que la guerre nous foute la paix

[Journalistes]

La maison blanche, le président Bush n'y était pas
Notamment pour évoquer les possibles représailles des Etats Unis
C'est ce que tout le monde attend maintenant
Le président américain a juré dès hier soir de venger les milliers de victimes
De ces terribles attentats, on écoute George Bush : notre armée
Partout dans le monde est en état d'alerte maximale

Je m'appelle George, je réside à la maison blanche
J'ai fait la guerre sans motif, de temps en temps ma raison flanche,
Je suis dans le pétrin, j'ai l'ONU sur les épaules
Je me regarde en face dans la glace, même si je tue pour du pétrole
En vérité j'ai la haine, je veux la tête à Ben Laden
Je suis fier, je mens quand je dis que j'aime la paix,
Dans les livres d'histoire, j'aurai laissé mon nom,
Je suis le président Cow-Boy, je déclare la guerre plus vite que mon ombre,
Je fais croire à mon peuple que les barbus veulent frapper l'Amérique
Pour être sûr de taper John Kerry,
Je suis le shérif du monde, le chef, le justicier, le commissaire
J'ai un caniche qui s'appelle Tony Blair
Je tue des condamnés par injection à la piquouze
Partout où je passe on me déroule un tapis rouge
Je mérite le prix Nobel des belles promesses,
Je suis en tort mais je m'endors sans problème

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